Blog des Jeunes Bakoko Mungo

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EPATA, un autre oublié

EPATA, un autre pionnier oublié de l’histoire

 

Celui à qui on doit les airs du fameux « ebod’a ngo’a bo » interprété par Ekambi Brillant est comme ses pairs religieux du Canton Bakoko du Mungo, relégué aux oubliettes. Mais comme « muwale bolo batanga a si boï (no) dina », ce précurseur du Makosa en particulier et de la musique moderne camerounaise en général mérite que les siens et les honnêtes gens s’en rappellent pour remettre son nom là où il se devrait de figurer.

En effet, le nommé EPATA, s’il n’est pas connu et honoré, c’est à cause de la malhonnêteté intellectuelle qui semble avoir gagné tout le pays, et qui fait que son histoire soit pleines de trous « de mémoire ? » ou tout au moins d’oublis et d’omissions volontaires et involontaires. Et pourtant, à l’aube des indépendances, depuis l’époque du « PHONO », EPATA et d’autres ont été les premiers à graver leurs chansons dans du vinyl, chez la non moins pionnière maison de disque « NGOMA ». La reprise de ses airs par Ekambi Brillant, en l’occurrence « Ebod’a Ngona bo » qui lança ce dernier sur la scène musicale nationale ne le sortira pas de l’ombre car il n’avait ni été cité, ni reconnu publiquement comme plagié. Et pourtant, celui-ci était une véritable coqueluche dans le littoral et ses environs.

Combien de musiciens camerounais ont gravé leurs œuvres dans du vinyl des PHONOS ? Les pionniers bien entendu ! Combien de camerounais ont même vu ou entendu parler de cet ancêtre de l’électrophone, magnétophone, VCD, DVD ?

Quels sont ceux qui ont enregistré dans la fameuse et non moins pionnière maison de disques NGOMA ? EPATA ou son fantôme s’est levé dans sa tombe pour répondre MOI ! Qui d’autres ? Les meilleurs de l’époque sans doute ! L’histoire de  cette maison de disques pourrait également dévoiler  un pan de l’histoire musicale du Cameroun. Avis aux connaisseurs, partenaires et à la famille du propriétaire de cette maison qui mérite elle-même d’être honorée et célébrée, et les œuvres rééditées.

EPATA est donc de ceux qui ont fait vibrer les cœurs de nombreux mélomanes et particulièrement ceux de la région du Littoral qu’il a sillonné pour des prestations inoubliables pour nos parents.

Qui d’eux ne se souvient de cette forte escorte de pirogues l’accompagnant sur les eaux du wouri en route pour le Nkam ? Ces soirées mémorables où le virtuose de la guitare qu’il était enflammait les foules et égayait les populations qui n’en demandaient pas plus ?

Cette introduction à la vie et l’œuvre de EPATA est un appel à contribution auprès de ceux qui ont vécu son époque ou qui en ont entendu parler ou qui s’en sont inspiré  afin de contribuer à la réécriture de l’histoire de la musique moderne camerounaise.



24/08/2010
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