Blog des Jeunes Bakoko Mungo

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Le Mbog Bakoko, un élan brisé

Le MBOG BAKOKO : l’élan brisé

 

Pionniers, les Bakoko du Mungo l’ont aussi été dans la prise de conscience générale de l’après guerre, qui a vu la naissance des associations ethniques et les mouvements de libération pour la marche vers l’indépendance et la volonté d’émancipation.

Vers la fin des années 50, est ainsi créé le MBOG Bakoko, sorte de Comité de Développement à l’échelle du canton dont l’ambition et l’objectif général étaient la mobilisation des populations pour le développement, et d’entrainer dans ce sens les autres cantons.

 

Comme objectifs spécifiques et immédiats, le Mbog Bakoko voulait :

-           s’attaquer aux problèmes sociaux ;

-          créer des équipements sanitaires ;

-          créer des écoles ;

-          prendre en main l’éducation des jeunes.

-          obtenir un titre foncier pour le canton ;

 

Les résultats de ce plan ont été :

-          Sur le plan social, le Mbog Bakoko fixa le montant de la dot à 500 FCFA ;

-          Sur le plan des équipements, un projet d’hôpital fut élaboré en collaboration avec Philipe Farine qui fut intéressé par le projet bakoko. Ce projet  hôpital dont le site choisi était Yamidjang devait employer des cadres moyens puis supérieurs Bakoko. Ce projet tomba à l’eau. En effet, Philipe Farine, venu inspecter les lieux en l’absence du Père Etienne Kange alors en Europe, dut renoncer à implanter cet hôpital dans le canton Bakoko à cause de la cupidité et des intrigues d’un des membres du bureau qui brouilla les cartes. Les subventions destinées à l’hôpital des Bakoko furent alors orientées vers les œuvres du Dr. Aujoulat, dont l’hôpital de Nden dans la région du sud Cameroun.

-          Sur le plan scolaire, l’ouverture de l’école publique de Yabéa par le gouvernement fut obtenue et un fils du canton animé par l’esprit du Mbog en devint le Directeur.

-          Sur le plan de la prise en main de l’éducation des jeunes, une initiative d’expatriation d’enfants fut mise sur pied. Une vingtaine d’enfants furent envoyés en Europe pour poursuivre des études secondaires et supérieures. Des cadres Bakoko durent ainsi formés et contribuent au développement du pays. Entre autres feu Ndoumbe Bosambo, haut responsable à RAZEL Cameroun, feu Adolphe Totto Bolanga, professeur des Lycées, Mme Koum’a Ndoumbe née Etingue Cathérine, Sage femme, ainsi que des non Bakoko comme le Prince Koum’a Ndoumbe III, Mme Kange Ewane née Moudourou Esther. Toutefois, cette louable initiative ne durera que le temps d’envoyer les premiers enfants, et plus de 60 familles européennes furent déçues de ne pas recevoir ceux et celles pour lesquels elles avaient tout préparé. Les raisons étaient les entraves au départ des jeunes par certaines personnalités ne voyant pas d’un bon œil la promotion du canton Bakoko, en plus de l’insuffisance d’objectivités de ceux qui avaient reçu mission de choisir les jeunes, en l’absence du principal concerné. Comme autres raisons, on a avancé le goût du lucre, l’absence de désintéressement, les intrigues de certains responsables du mouvement incapables de comprendre ou d’admettre les bienfaits du développement collectif et qui ne recherchaient que leur propre avancement.

-          Sur le plan foncier, le Mbog ne parvint pas à mobiliser la population pour l’obtention du titre foncier.

 

Les impacts du Mbog Bakoko

En dépit des échecs, le Mbog Bakoko eut des effets durables à inscrire à son actif :

-          la fierté et l’affirmation collectives de soi ;

-          la prise en considération par l’arrondissement des Bakoko qui pendant un temps, lui insufflèrent une nouvelle vie et jouèrent le rôle d’entraineurs ;

-          la création de diverses associations pour le développement dans les villages, à Douala et Yaoundé ;

-          des prises de conscience individuelles et collectives de plus en plus nombreuses ;

-          des initiatives privées, familiales ou villageoises.

 Genèse l’initiative « bourses d’études » du Mbog Bakoko

C’est en route, au niveau de la caserne des Sapeurs Pompiers au sortir d’une réunion à Ngodi Douala, où résidaient certains pionniers et férus de la cause Bakoko comme Mr Etoke Richard (Papa Minda ) et Mouandjo, que le jeune Eboa Eyoum interpella le Père Etienne Kange Essiben. Ce dernier qui se trouvait en Europe depuis sept ans effectuait un cours séjour au pays et prit par à cette réunion. En substance, ce jeune lui dit qu’il avait entendu que les membres de la diaspora camerounaise originaires de certaines ethnies s’attelaient à appuyer leurs frères au pays. Il lui demanda ce qu’il avait déjà fait dans ce sens. Surpris par cette interpellation, le Père Etienne releva l’identité dudit jeune et lui promit de lui répondre. Quelques temps après, il lui adressa une correspondance sous le couvert du jeune Fabien Kange Ewane, qui entrepris de braver forêts et collines pour remettre ledit courrier à son destinataire qui officiait comme instituteur dans l’arrière pays Basa, du côté de Ndom. Ne l’ayant pas trouvé sur place, il laissa néanmoins la lettre qui parvint à son destinataire. La mission confiée au jeune Eboa était de sélectionner et d’envoyer, en toute discrétion, les noms de jeunes élèves Bakoko en dehors de lui-même, susceptibles de poursuivre des études en Europe (Suisse, Allemagne, Liechtenstein). Il était prévu qu’une année avant l’arrivée du premier contingent, lui-même voyagera le premier afin de préparer l’arrivée des autres. Etant éloigné du canton et confiant envers ses compatriotes que l’esprit du Mbog devait animer autant, ce dernier entreprit de faire suivre cette mission par les autres membres de l’association basés à Douala et au canton. Erreur originelle, car la suite est connue et relatée ci-dessus. Au nombre des intrigues, il peut être précisé que certains frères de village du père Etienne voyaient d’un mauvais œil le fait qu’il ait confié pareille mission à quelqu’un d’un autre village. Ni lui qui avait voulu d’abord faire partir ses frères avant de les rejoindre, ni beaucoup d’autres fils Bakoko ne feront le voyage. Quel gâchis !

Avec un hôpital à Yamidjang depuis les années 60 qui aurait été un pôle de développement de cette partie du pays, avec une centaine d’instruits et cadres depuis cette époque, à quoi aurait ressemblé ce canton aujourd’hui ? Paris ou le Paradis sur terre?

Si au moins le Mbog Bakoko avait survécu, le service minimum aurait été assuré, et les dégâts limités. Il fut mis en veilleuse jusqu’au milieu des années 80 où, à l’initiative des membres de ETOBE, il renaîtra de ses cendres. En effet, face à la déliquescence morale et les vaines et inutiles batailles politiciennes dans lesquelles le canton tout entier était plongé, le fils d’un des fondateurs du Mbog Bakoko encore en vie et victime de la vindicte des « apprentis politiciens »  interpella ses pairs de Yaoundé afin de remettre en place la seule plateforme qui pouvaient rassembler de nouveau tous les fils Bakoko pour leur donner l’occasion de regarder dans la même direction, de parler le même langage (du développement) tout en leur fournissant une distanciation qui leur évite de se faire récupérer par les manipulateurs politiques. Après des réunions de mise en route à Yaoundé, le chantier fut transférer au canton où l’idée mordit et eut la bénédiction du défunt Chef Supérieur Benga Diboume, qui conduisit le processus jusqu’à la mise sur pied du bureau du Mbog bakoko nouveau, présidé par Seth LENGUE DIBOTTI. Ce ne fut malheureusement qu’un mirage, car très vite, dès la disparition du Chef Benga, les querelles de clocher, cupidité et intrigues de bas étage remettront le Mbog Bakoko en veilleuse. Au moment où l’on parle de décentralisation axée sur les comités de développement locaux. Décidément, les premiers qui dorment au premier banc demeureront les derniers.



27/08/2010
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