Blog des Jeunes Bakoko Mungo

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Le Diko ou vin de raphia

Le Diko ou vin de raphia : marque « déposée » des Bakoko

 

L’environnement naturel des Bakoko du Mungo, vrais Sawa habitant au bord de l’eau, est fait de mangroves « l’une des plus belles mangroves » dixit Paul Moby Etia, mais aussi de « forêts » de raphias. Quoi de plus normal que les riverains en tirent avantage et en fassent l’une de leurs activités de subsistance et d’économie de marché.

La réputation et l’histoire du vin de raphia du canton Bakoko a traversé les frontières depuis l’aire du premier contact avec le monde occidental. Un extrait de la lettre du Pasteur Merrick à la Mission Baptiste de Londres datée de janvier 1884, envoyée de Fernando Poo par l’intermédiaire du capitaine Simpson et publiée dans le Baptist Missionary Herald (pp. 254 sq), l’atteste.

« Le matin suivant, après un déjeuner hâtif de plantain e d’huile de palme que j’appréciai beaucoup, notre groupe paartit pour Yabiang, un village bakoko ou kwakwa à 5 miles en amont de la rivière. [En provenance de biandung (Yandungu), NDLR]. [ ] En arrivant à Yabiang, nous trouvâmes plusieurs hommes cuisant du mimbo (le mimbo est une boisson stimulante produite par le cœur du palmier-raphia, et cuite pour éviter la fermentation) sur la berge de la rivière, et, quoique la plupart d’entre eux ne m’aient jamais vu, ils me traitèrent très aimablement e m’offrirent du mimbo ».

Le vin de raphia ou miloh mi miko ou mimbo, argot anglais, et devenu en même temps un élément culturel et économique dans le canton Bakoko. Il est consommé de préférence à chaud, après avoir été cuit dans une hutte appelée Ebondo construite au bord du fleuve. C’était un lieu de rencontre par excellence des villageois, et de brassage avec les étrangers empruntant le fleuve en direction d’Abo ou de Douala, où ceux venant de Dibombari ou Douala par route pour divers prétextes. Le Ebondo le plus célèbre et qui perdure de nos jours est celui de Yangonang, même s’il a perdu de son ampleur à cause de la disparition de ses plus illustres cueilleurs de vins qu’étaient Kome Dipito alias Chef de Port et Essombe Eyoum. La disparition du fleuve Abo du fait de son envahissement par la jacinthe d’eau en a sonné le glas, mais il est toujours debout et fonctionnel. Ce vin est vendu comme boisson sans laquelle une cérémonie chez les Bakoko n’en est pas une, mais sert surtout de matière première et composant essentiel à la fabrication du harki. Récemment surnommée « l’eau de Yangonang » par un petit fils d’à peine 5 ans de ce village, il  peut être conservé au froid pendant plusieurs mois car dépouillé de germes de fermentation par le processus de cuisson, une « pasteurisation » avant Pasteur.



28/08/2010
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