Blog des Jeunes Bakoko Mungo

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Origine du nom Bonamateke

ORIGINE DU NOM BONAMATEKE

 

Les noms de villages du canton BAKOKO-MUNGO sont généralement déterminés par le nom de leurs fondateurs auxquels s’ajoute le préfixe « Ya », qui signifie « ceux de ». Certains villages sont pourtant plus connus aujourd’hui par leurs surnoms ou par la traduction  de leurs noms en langue Douala. Dans ces deux cas, le préfixe « Ya » est substitué par celui des Douala « Bona », ce qui suggère certes l’influence de cette langue par ailleurs langue véhiculaire de l’espace culturel Sawa auquel appartient la communauté Bakoko-Mungo. Ces noms ou surnoms dissimulent souvent des histoires ou anecdotes qui seraient intéressantes à élucider et connaître. C’est le cas de Bonadinde, qui s’appelait originalement Yadibang, les pasteurs Douala ayant traduit le mot « dibang » en « dinde » qui signifient « taro ».

Le cas de Bonamatèke est en cela révélateur. D’où vient-il que les Yandjok, descendants de Njoke Peke  soient plus connus sous le nom de Bonamateke ? Le décryptage de ce nom laisserait croire qu’il dérive du nom d’un ancêtre appelé Mateke. Erreur, car il s’agit ni plus ni moins que d’un surnom, et rien qu’un surnom.

En effet, les Douala s’étaient arrogé le monopole du commerce avec les européens en quête de produits de l'hinterland (dents d’éléphants, huile de palme, gomme, poivre, cire…). Le traité germano-Douala de 1884 ne stipulait-il pas qu’ « il est formellement interdit aux Blancs de commercer avec les tribus de l’intérieur… Le commerce avec les tribus de l’intérieur est de notre ressort exclusif ». Pour se ravitailler, les douala devaient emprunter la voie fluviale et principalement le fleuve wouri, « voie commerciale, qui dominera les échanges économiques de l’ouest ». Or les Bakoko occupent une position stratégique sur ce fleuve, et possèdent tous les fleuves qui servent de marchés et de débarcadères. Njuki, Senge, Bonangando, Yasem, etc... Ils en ont profité pour se lier d’amitié avec les Douala tout en leur tenant la dragée haute. Aussi pouvaient-ils rançonner les pirogues qui voguaient au large de leurs côtes, ou imposer des droits de passage. Ce fut le cas du Chef de Yandjok, qui exigeait un droit de passage aux émissaires des chefs Douala, que ces derniers assimilaient au pourboire, «mateke» langue douala.
Aussi, pour se rendre au territoire dudit chef, les émissaires des de fil en, aiguille, le territoire du chef de Yandjok fut identifié à travers le surnom de son chef, et devint «Bonamateke».  Au fil du temps, l'usage de Bonamatèke s'est imposé, au point de faire  disparaître le nom authentique qui est Yandjok.
Cette histoire révèle aussi la position géostratégique occupée par le canton Bakoko-Mungo quand la principale voie de communication était le fleuve. Il jouait le rôle de centre de circulation des hommes et des biens, venant de Bankon (Abo), Ewodi, etc vers Douala ou dans l'autre sens. Sur le plan commercial, il abritait les grands marchés notamment: YASEM et NJUKI.

Yasem-Bomono constitue la cause du déclin du canton Bakoko-Mungo. Ces facteurs ont contribué à le faire passer du centre à la périphérie. Un espoir de retour à la situation initiale demeure, avec la matérialisation du vieux projet gouvernemental de contournement de  Douala en lançant un pont sur le Wouri à  Yasem. Peut être les BAKOKO pourront aussi dire: " quand la route passe le développement suit alors, quand se réalisera t il?



19/08/2010
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